Sept randonneurs sont au rendez-vous de cette grande classique de Rando- Azimuts : Marie-France, Anne-Marie, Catherine, Colette, Gerard, Michel et Yves. Grisaille en plaine mais grand soleil en altitude les dieux sont avec nous. Nous perçons ce plafond qui restera sur les vallées toute la journée vers 800 m. Au menu ce jour les tannes et glacières du Margériaz. Enfin presque. Etant donné l’enneigement on se contentera de lire les panneaux. Tannes des Enfers, du Grand Rafou, des Squelettes, aux Cochons et du Névé. Il faudrait revenir après la fonte des neiges pour visiter ces fameuses tannes , terme de patois savoyard pour parler des grottes et gouffres qui truffent le massif des Bauges. Pour l’instant on fixe les raquettes. Un chemin forestier nous mène à la Place à Baban départ de l’ascension. Les autres années nous avions rencontré des chevaux remorquant des skieurs et même des militaires en vadrouille. Les traditions se perdent. Belle trace en forêt. Nous utilisons sur quelques mètres une piste damée réservée aux chiens de traineaux. Personne en vue malheureusement. Pas de chance avec le folklore cette année ! Nous émergeons du bois pour atteindre la lisière de la crête qui nous mènera au but de notre de randonnée. Plus nous montons plus le spectacle est grandiose.

Chaînes du Mont Blanc, Belledonne, Vanoise, Vercors, Chartreuse, Bauges émergent tels des iles dans un océan de nuages. Juste un petit bémol à cette béatitude. Le retour du bruit de quincaillerie des remontées mécaniques. L’année dernière Covid oblige c’était le grand silence à rendre jaloux un moine chartreux. Nous avons même ressenti des effluves de gasoil de ratracks ! Seules les vociférations de ces petits bonhommes rouges enseignants du planté de bâtons nous seront épargnés. Pas encore déconfinés ? Mais voici arrivée l’heure du déjeuner. Sur l’herbe carrément.

Le hasard nous a placé juste en face d’un méchant goulet que de nombreux randonneurs à skis tangentent dangereusement. Une mauvaise prise de carre entrainerait quelques centaines de mètres plus bas un maladroit. Un village des Bauges s’appelle d’ailleurs La Compôte… Nous crions notre effroi à chaque manœuvre périlleuse aggravant sans doute le stress de l’impétrant m’enfin rien ne se passe et nous concluons le repas avec la tournée de tablettes de chocolat usuelle. Retour à la case départ le long des pistes. A chaque traversée de celles-ci slalom entre les skieurs, on baisse la tête sous les perches des tires fesses et on la relève pour féliciter la jeune maman-qui-a-de-si-mignons-bambins-futurs-champions. Bref on snobe les Chalets du Margériaz : trop de monde. Le chocolat chaud ce sera une autre fois. Nos fidèles automobiles nous ramènent dans cette vallée obscure que nous avions oubliée quelques heures. On échange les vœux traditionnels de fin d’année avec autant d’enthousiasme qu’un éloge funéraire aux Invalides.

Yves B.

Catégories : BaladesRando

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