Vers 9h15, nous voilà quittant le parking du Poteau à 516m d’altitude, dans la forêt au dessus du village du Bourget du Lac en Savoie. Tous prêts à monter au sommet de cette mythique Dent du Chat à 1390m d’altitude.

Il faut dire que nos gambettes, nos sacs à dos et autres attirails de montagnards avaient grand besoin de s’aérer. Depuis fort longtemps, des jours, des nuits, et même plus, des brouillards, des pluies, des chutes de neige, ont empêché les Azimutiennes et Azimutiens de vagabonder bâtons en main à travers les montagnes.

Dans toute cette période sombre seul un jour (un) sera ensoleillé, calme et lumineux! Comment Alain, notre guide du jour a-t-il su que ce jour de beau temps serait le jeudi 25, c’est là son secret. Nous ne le soumettrons pas à la question afin de lui voler son savoir de devin. Nous nous contenterons de le suivre vers la dent en question.

Nous sommes donc 17, 9 dames et 8 messieurs en file indienne sur le sentier tantôt pierreux, tantôt feuillu mais sec serpentant à travers la forêt. Vers 12h30 nous arrivons au pied de la mythique Canine. Il faut avouer que vu de cet endroit le reste à monter, que dis-je à grimper est impressionnant. Tellement haut, vertical avec des passages aériens, des équipements en tous sens de câbles d’acier pour mains courantes, d’échelles et de poignées métalliques. Mais c’est avec tous ces ferraillages que les humains partis à la découverte de leur environnement surmontent les diables contenus dans leurs faiblesses. Alain toujours en tête, l’ascension finale se fait et vers 12h45/13h le sommet est atteint.

Là-haut la vue est impressionnante: sous nos pieds le bleu du lac du Bourget, (« le plus grand lac naturel de France: 18km de long du Nord au Sud, 1,6 à 3,5km de large et 85m de profondeur »), et au loin au Nord, à l’Est et au Sud, des centaines de pics, de pointes, de dômes, de cols, de couloirs tous voilés du blanc de la neige. Le tableau panoramique est grandiose. Contemplation et photos achevées, nous redescendons lentement afin d’assurer chacun de nos pas.

Puis nous reprenons un sentier étroit, suivi d’une courte, mais très raide montée jusqu’au Mollard Noir. Ce point à 1452 m d’altitude sur le haut de la chaîne de l’Epine, édifice rocheux final du massif du Jura. En ce lieu équipé de deux tables d’orientation, nous casse-croûtons. Depuis un bon moment déjà des estomacs étaient aux abois, pour éviter toute mutinerie, l’arrêt fut obligatoire, il était environ 13h30. Une fois de plus la fin de la pause s’achève par un défilé de gâteries, pâtisseries, chocolateries offertes par les unes, les uns et les autres.

La table d’orientation nous précise au Nord-Est, Est, Sud, les noms des massifs et de quelques sommets : Jura, Aravis, Mont-Blanc, Bauges, Lauzière, Grandes Rousses, Belledonne, et même la Meije des Ecrins. Une vue splendide s’offre à nous, sur tous ces sommets enneigés.

14h30, l’équipe redémarre, direction Sud, en chemin sur le dos rond de l’Epine. Dans la forêt, nous passons devant un équipement d’accrobranche entièrement neuf plutôt destiné aux enfants, comme aux adultes qui n’aiment pas les émotions fortes. A côté se trouve un bar restaurant n’ouvrant ses portes qu’à la belle saison touristique jouxtant un grand parking.

Nous passons au pied du pylône émetteur radio, télé pour le bassin Chambérien installé vers 1480 m point le plus haut de toute cette chaîne de montagne, Puis à nouveau nous reprenons un sentier où un beau tapis de neige d’environ 10 à 12 cm d’épaisseur nous attend, quelques boules blanches traversent l’espace, il ne pouvait en être autrement, l’heure et la cour pour la récré étant arrivées. Un peu plus loin nous obliquons vers l’Est pour une longue descente assez raide en direction du parking. La neige couvrant une grande partie de ce versant nous oblige à enfiler les crampons.

Une pause pendant la descente et là, tel un griot sorti de la forêt, Michel M. nous conte la légende de la Dent du Chat, pourquoi un tel nom? « L’histoire du pêcheur qui n’a pas tenu son engagement, du chat qui grandit, grandit et devint un terrible monstre qui terrorisa les environs, et des deux courageux chevaliers, Mélianus et Bérius qui l’affrontèrent et débarrassèrent la région de cette horrible bête. »

À l’issue du combat, seule la grosse canine du chat monstre mort est restée plantée. C’est le sommet où nous sommes montés: « la Dent du Chat ». Pour remercier ces deux preux chevaliers, il fut décidé par les habitants de la région de donner à un mont le nom de « Mont Mélanius » qui plus tard, deviendra Montmélian et à un champ « Champ Berius » qui plus tard deviendra Chambéry.

Merci Michel de nous avoir dit ce conte. Nous t’avons écouté comme des enfants sages écoutant leur maître raconter une fable. Désormais, grâce à toi nous regarderons la Dent du Chat avec plus de poésie. Bien sûr on oubliera peut-être les noms, Mélianus ou Bérius, mais on se souviendra de Michel M. nous racontant cette fabuleuse affaire,

Ce n’est pas tout de conter et papillonner en chemin, Il faut quand même revenir au parking du Poteau. Retour qui fut fait vers 17h50 après avoir parcouru 17 km et monté 1150 m de dénivelé.

Merci à toi Alain pour cette belle journée de balade et à toi, Michel, conteur qui nous a tous rajeunis.

Dany.

Catégories : BaladesRando

1 commentaire

ZIOLKOWSKI · 28 avril 2024 à 21h28

Félicitations pour ce remarquable récit, Dany !

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