1er jour: refuge du Chatelleret.

Lundi 10 juillet Francine, Alain, Marie Jo, Monique, Anne Marie, Philippe, Gérard, Claudine, Brigitte et Yves réparti-e-s-es (juste une fois pour rigoler c’est juré) dans deux voitures filent vers le Chalet Alpin de La Berarde (1740 m) situé face au bâtiment du PGHM gage de sécurité et de nuit tranquille…quoiqu’en ces temps troublés.

La matinée est déjà bien avancée. Accueil de Bénédicte la gérante du lieu (Béné pour les intimes). Dépose des bagages et nous nous élevons rapidement au-dessus du village par un sentier en zigzag.

Franchissement du torrent des Etançons bien tumultueux, la journée s’annonce chaude, la fonte des neiges est importante. Une pancarte. A droite Glacier de Bonne Pierre (ce sera pour demain). A gauche refuge du Chatelleret (2225 m). Ce sera pour aujourd’hui.

Mon Dieu que la montagne est belle… vue d’un studio d’enregistrement climatisé. Pour le moment on fait attention où mettre les pieds. Nous laissons une passerelle à gauche avec l’indication cascade du Plaret Gény et quelques explications en petits caractères que nous snobons. Cet itinéraire est pour le retour. Fatale erreur que nous paierons plus tard mais n’anticipons pas. Le torrent gronde. Les fleurs sont au rendez-vous. Le ciel est bleu. L’application peakfinder est en surchauffe. Ils sont venus. Ils sont tous là. Râteau, Meije, Gaspard, Cavales frôlant les 4000. Ils nous écrasent. Mais nous avons dépassé la passerelle de Pierre Brune et la halte piquenique est enfin atteinte. Nous nous installons à proximité du refuge. Dans un patchwork d’herbe et de cailloux irrigué par l’Etançons. Une pause-café au refuge s’impose. Cela nous permet de côtoyer de fringants jeunes gens et jeunes filles longilignes harnachés d’un matériel d’alpiniste du meilleur effet. Ils sont en partance pour le refuge à l’étage supérieur Le Promontoire. Et encore plus haut bien sûr.

Pour nous c’est plutôt « descendez on vous demande ». Retour au panneau de la passerelle de Pierre Brune et à fond la caisse direction cascade du Plaret Gény sans lire les petites lignes. De toute façon la carte IGN indique une passerelle au-dessus de la cascade tant désirée.

Nous reprenons de la hauteur avec en contrebas le torrent de l’Etançons. Un petit névé doit être contourné. Un passage un peu scabreux heureusement muni d’une main courante égaye la promenade. Quelques grimpettes violentes essoufflent. Et nous arrivons à la passerelle qui a visiblement pris un jour de congé. Le ruisseau du Plaret est divisé en quelques bras. Gérard part en reconnaissance. En franchit quelques-uns. Mais l’incertitude pour les suivants fait qu’il doit revenir vers nous. N’oublions que la cascade qui les réunit gronde en contrebas. Sur le versant en face le sentier en lacet qui devait nous ramener au plancher des vaches nous nargue.

Demi-tour donc et à la passerelle de Pierre Brune nous prenons le temps de lire le panneau. Pas de passerelle indiquée au-dessus de la cascade et une recommandation comme quoi en cas de flots impétueux on s’abstient de toute prouesse ou quelque chose dans ces eaux-là.

Le vent de révolte qui grondait à l’encontre de ces inconséquents baliseurs de sentier qui n’avertissent pas l’honnête randonneur des aléas de la montagne se calme. La lettre en R+AR ne sera pas écrite.

Nous rejoindrons le gîte pile pour le diner de 19 h 15. La douche ce sera plus tard. Surprenant poisson au menu, colin et riz. La nourriture est bonne. La salle à manger agréable. Les chambres sobres et confortables. Que demande le peuple. Dormir.

Bilan : 16,5 km et 715 m IBP index 102

Yves B.

2éme jour : Glacier de Bonne Pierre.

Aujourd’hui est un jour exceptionnel car nous allons approcher de prés un glacier ! Celui-ci est collé à la Barre des Ecrins côté opposé à Aile-froide. 
Donc un glacier ça se mérite,  la pente nous le rappelle dés la première bifurcation ! Elle devient de plus en plus raide après la pause grignotage.
Le tracé part en virages très rapprochés et proche aussi du vide ! Bientôt nous surplombons la moraine et le glacier d’un gris sale qu’on préférerait blanc. Quelques crevasses ouvrent leurs antres empierrées . Le chemin se profile ensuite sur un sorte de terril  avec le vide de chaque côté,
aussi nous nous arrêtons sagement à 2600m environ, déjà bien ! 

A cette altitude, nous trouvons une oasis fleurie au milieu du minéral, chacun met les doigts de pieds en éventail ou dans le ruisseau.


Nous décidons d’une pause de 2h, Trois personnes partent faire une petite escapade aux alentours, pas si petite que cela…
Au bout d’une heure environ ne les voyant pas revenir ,nous nous inquiétons et cherchons leurs silhouettes aux jumelles….
Ah les voilà dans la lunette ! A la jonction du ruisseau et de la fin de la moraine !

Après leur retour, nous tournons le dos à regret au col des Ecrins 3367m, à la pointe de Bonne Pierre 3683 m, au Clocher des Ecrins 3808m
et amorçons la descente, elle est difficile, pierres et petits cailloux roulent sous les pieds, en bordure du vide.
Témoins de la pente raide : D+ 900m sur 8 km


Une bonne mousse , très attendue car inexistante la veille, est partagée sur la terrasse du gite. Plus tard, Francine nous offre un apéro, merci à elle. L’ambiance est bonne  et va crescendo autour d’une tartiflette au repas !

807m D+ 7,6km IBP index 111.

Claudine M.

3àme jour: Temple Ecrins.

En habituée des lieux, c’est une de mes destinations préférées que nous nous apprêtons à découvrir en ce troisième jour, de séjour.

Direction sud-est, sur la rive droite du tumultueux torrent du Vénéon dans une belle vallée pas trop encaissée, sur un sentier agréable et encore bien ombragé. Nous rencontrons dame marmotte, faisant la pose pour chaque photographe animalier, avant de disparaitre dans son terrier. Chemin faisant, plaisamment, lys martagon à foison, nous arrivons au refuge du Carrelet, vaste clairière très aérée, chatoyante de reflets de lumière sur le torrent à cet endroit, plus étalé.

Petite pause pour admirer, déjà, le vallon du Chardon, la Pilatte, au fond, et derrière le petit bois du Carrelet le départ de notre destination, le refuge de Temple Ecrins. Une montée régulière, un chemin comme on les aime, entre soleil et ombre, après quelques courtes pauses nous atteignons, vers 11h, ce belvédère magnifique et toujours aussi magique !

Au sud le glacier de la Pilatte, majestueux et brillant de mille feux, avec le col des Bans, à l’ouest les glaciers du Chardon et des Rouies, à l’est, au dessus de nos têtes le pic de la Temple, le pic Coolidge, et un peu au nord-est la barre des Ecrins, et au nord, et bien, c’est là d’où l’on vient !!

Un bel arrêt, tartes aux myrtilles, limonade et café…Le ciel, jusque là d’un pur bleu commence à se voiler, un peu, si peu. Il faut pourtant quitter ce temple de beauté mais quelle majesté, toujours photographiée. De retour en fond de vallée, à vue du Carrelet, un déjeuner sur l’herbe, ombre de la pinède.

Il est temps de poursuivre, regagner la passerelle, traverser le torrent et monter droit devant, rejoindre un beau sentier dominant la vallée.

Une belle heure de douce descente sur une herbeuse sente faisant le pendant à sa jumelle de l’autre rive, parallèle. Une dernière passerelle, à la Base, nous ramène, boisson désaltérante et douche décontractante, une soupe à l’indienne, un tajine aux courgettes et puis le ciel, d’une couleur menaçante, laisse enfin exploser ses foudres et turbulences.

Monique C.

4ème jour: Vallon des Etages.

Dernier jour de notre superbe séjour à la Bérarde pour un autre vallon, ce jour – La boucle du Vallon des Etages – Vallon du Haut Vénéon. Mais rien ne presse…Hier soir, l’orage ronronnait autour des massifs… un peu de pluie…rien de très méchant. Et à 6h, le ciel était plus dégagé qu’après ! la brume remontant de la vallée… Nous passons par le camping, encore endormi. Ils ont peut-être eu quelques frayeurs avec la pluie… le niveau du Vénéon affleure le terrain de camping ! Nous montons dans une jolie forêt de bouleaux, dans une ambiance quasi tropicale…chaude & humide…jusqu’à la passerelle du moulin, où il ne reste plus que les 2 meules. Et peut-être le meunier (au grenier…la fenêtre est ouverte !) Nous poursuivons le long du tumultueux torrent du Vénéon – côté rive droite. Pour arriver, dès la sortie de la forêt, à l’entrée du vallon des Etages. Et, surprise, au fond du vallon, le cirque créé par le glacier et son sommet « La Pointe du Vallon des Étages-3574m » sur un fond de ciel bleu, encore enveloppé de quelques écharpes de brume…

Nous remontons le vallon pour nous approcher du verrou glaciaire. Puis, songeons à traverser le fameux ruisseau du Vallon des Etages (passage à gué !), chercher le meilleur endroit…qui va s’avérer épique ! Pas le moment de se laisser entraîner par le courant mais nos 2 sauveteurs en mer sont là pour faire la chaîne…certains traverseront chaussures & chaussettes aux pieds ! Quant à moi, ménageant mes chaussures neuves, c’est pieds nus que je traverserai…et je peux vous assurer qu’elle est gelée ! Nous prendrons notre dernier picnic avec la vue sur le Cirque du Soreiller et la majestueuse & affûtée Aiguille Dibona-3130m- avant de redescendre, rive gauche, parmi les blocs de pierres jusqu’au hameau des Etages.

Notre périple ne s’arrêtera pas là, encore 3 à 4 kms à faire, sur le bitume pour rejoindre la Bérarde où sont les véhicules. Un petit rafraîchissement au lavoir et au petit troquet avant de repartir… et, pour une fois…sans souci de circulation en ce grand moment de départs ! Merci à tous, pour ces moments de contemplation devant tant de beauté, la bonne ambiance & la bonne humeur de chacun, malgré tout…A Francine, organisatrice, Marie-Jo et Monique, co-organisatrices, nos chauffeurs à toute épreuve sur ces routes hasardeuses de montagne ainsi qu’à nos sauveteurs en mer.

640m D+ 12,5km IBP index 83.

Anne-Marie Z.

Catégories : BaladesSéjour

1 commentaire

Anne-Marie Ziolkowski · 16 juillet 2023 à 10h50

Bravo Monique ! Tu as ta place dans les futures rédactrices !

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